Droits du patient
La MC rappelle la nécessité de renforcer la première ligne de santé en plaçant le bien-être des patients au cœur des objectifs de santé.
Publié le: 28 janvier 2024
Par: Alexandre Verhamme
3 min
Photo : © Adobe Stock
Avec le vieillissement de la population et le développement des maladies chroniques, les besoins en matière de santé augmentent. Parallèlement, les politiques liées aux soins ont évolué pour permettre aux patients de sortir plus rapidement des institutions et de bénéficier d’un suivi en ambulatoire : la durée des séjours hospitaliers raccourcit, le nombre de lits en psychiatrie s’est réduit… Pour faire face à ces nombreux défis, nous avons besoin d’une nouvelle vision de la première ligne de santé.
Nous avons délibérément choisi de parler de première ligne "de santé" et non "de soins". Le choix des mots est important : la santé ne se limite pas au simple fait de ne pas être malade, mais englobe tout ce qui contribue au bien-être. Dès lors, la réorganisation de la première ligne doit permettre de travailler de manière intégrée avec tous les acteurs et actrices de l’aide et du soin, mais aussi de la prévention, de la promotion de la santé, de l’action sociale. Sans oublier, surtout et avant tout, les personnes elles-mêmes et leurs aidants proches !
La réorganisation de la première ligne de santé figure parmi nos priorités politiques qui ont été présentées dans nos mémorandums dans le cadre des élections 2024. La MC insiste sur la nécessité de concevoir un modèle centré sur la personne et ses objectifs personnels en matière de qualité de vie. Par ailleurs, il importe de définir des objectifs de santé publique coordonnés entre les différents niveaux de pouvoir, adaptés à la réalité des territoires, et de les opérationnaliser dans les bassins de vie des habitants, pour eux et avec eux.
Les décisions politiques et budgétaires ne peuvent se prendre au doigt mouillé ou selon la tendance du moment, mais doivent viser l’intérêt collectif et le bien commun.
Alexandre Verhamme
Les décisions politiques et budgétaires ne peuvent se prendre au doigt mouillé ou selon la tendance du moment, mais doivent viser l’intérêt collectif et le bien commun. Pour ce faire, une stratégie globale concertée avec le terrain et les corps intermédiaires – dont les mutualités – et basée sur des hypothèses robustes (adéquation de l’offre, profil de la population, accessibilité des services…) est nécessaire.
À l’heure où 26 % de la population belge souffre d’au moins une maladie chronique, la réorganisation de la première ligne doit permettre d’améliorer la concertation et la coordination des professionnels de terrain. Celles-ci peuvent être facilitées notamment par la mise en place d’outils tels que le dossier patient informatisé, mais aussi en valorisant financièrement le temps de travail consacré à ces tâches.
Tant à Bruxelles (avec le Plan social-santé intégré) qu’en Wallonie (avec Proxisanté) les lignes bougent et la MC contribue par son action à mettre l’intérêt des personnes, des patients et de leurs proches au centre des préoccupations. Nous appelons de nos voeux que l’après-juin 2024 voie se concrétiser le renforcement de la première ligne de santé.
Mais ce développement ne sera possible qu'avec un dispositif de proximité qui dispose de moyens humains suffisant. Nous n’avons de cesse de le répéter, au fil des éditos et à tout endroit où nous portons la voix de nos membres : une première ligne forte a besoin de personnel en suffisance. L’un des enjeux principaux des futurs gouvernements – chacun dans leurs compétences mais collégialement – sera donc aussi de lever l’ensemble des obstacles qui empêchent de résorber la pénurie actuelle du personnel du système de santé.