Droits du patient
Quel que soit le sujet, toute politique devrait avoir a minima pour objectif le bien-être de la population et la réduction des inégalités. En jeu : la bonne santé de notre démocratie.
Publié le: 23 avril 2024
Par: Alexandre Verhamme, directeur général de la MC
4 min
Photo : © AdobeStock
Dimanche 9 juin, les citoyens se plongeront dans l’intimité des isoloirs pour élire leurs représentants régionaux, fédéraux et européens. Le 13 octobre, ils reprendront le chemin des urnes pour les communales et provinciales. 2024 est une année cruciale pour l’avenir politique de notre pays, au vu du nombre de scrutins qui s’y cumulent. Mais aussi pour une raison plus inquiétante : la montée du populisme et de l’extrême droite à tous les étages et partout en Europe.
C’est dans ce contexte que nous avons choisi de mettre en couverture un dossier plus politique que de coutume. Mais comprenez "politique" au sens premier de vision de société, de projet citoyen, en aucun cas d'afficher une préférence pour l’un ou l’autre parti. Au cours de ces six derniers mois, vous avez peut-être croisé nos "capsules mémorandum" dans les colonnes d'En Marche. Ou même consulté nos plaidoyers sur mc.be/elections-2024. Toutes ces recommandations, adressées aux prochains gouvernements, ont été construites avec la participation de nos volontaires dans un objectif : garantir l’accès à la santé pour tous.
En tant qu’actrices de la santé, les mutualités sont là aussi pour prendre soin de notre démocratie !
Alexandre Verhamme, directeur général de la MC
"La santé est au cœur de la démocratie", c'est notre conviction ! La santé est un droit social et économique fondamental reconnu par les Nations unies. Chaque personne, sans discrimination, devrait avoir les mêmes chances d’accéder à des soins de qualité, quel que soit son âge, son statut socio-économique, son sexe, qu’elle vive en ville ou à la campagne, soit porteuse d’un handicap ou appartienne à une minorité…
Mais l’accès aux soins de santé n’est que la partie visible de l’iceberg. Avoir accès à un logement sain, des espaces verts, un environnement de travail bienveillant, des services de garde pour ses enfants, des activités culturelles, etc. sont autant de facteurs tout aussi déterminants pour notre santé et devant lesquels nous sommes loin d’être égaux !
Les inégalités sont un problème de santé publique, rappelle l’épidémiologiste britannique Robert Wilkinson, qui a passé sa vie à étudier comment les sociétés plus inégalitaires engendrent plus de violence et de souffrance psychique. Ces inégalités font aussi le lit des discours fondés sur la peur et le rejet de l’autre, pourrait-on ajouter.
En tant que cogestionnaires des budgets de soins de santé, les mutualités jouent un rôle essentiel pour lutter contre les inégalités de santé. En tant qu’organisation de la société civile, elles recueillent les préoccupations de la population, les besoins individuels et les traduisent en réponses collectives visant le bien commun. Enfin, en tant que contre-pouvoir, elles relaient ces réponses, sensibilisent, éclairent, parfois entre en conflit avec les décideurs. Rien de malsain, bien au contraire, étant entendu que le conflit mené dans le respect participe grandement à une démocratie saine.
Tout ceci doit nous rappeler aussi l’importance de renforcer l'action des corps intermédiaires, dans un climat où les attaques de certains courants politiques contre les syndicats et les mutualités se font de plus en plus virulentes. En tant qu’actrices de la santé, les mutualités sont là aussi pour prendre soin de notre démocratie ! Soutenir les corps intermédiaires, c'est apporter sa pierre dans le maintien de l'appareil démocratique.