Activités physiques

Le plaisir de se remettre au sport

Même si on sait que bouger est bon pour la santé, il n'est pas facile pour tout le monde de mettre ce conseil en pratique. Pourtant, reprendre une activité physique adaptée est faisable à tout âge. Et il est même possible d'y prendre plaisir.

Publié le: 21 septembre 2023

Mis à jour le: 18 septembre 2024

Par: Sandrine Cosentino

9 min

Un homme âgé participe à un cours de sport

Photo: © AdobeStock

Véronique ne trouvait aucune activité sportive assez diversifiée pour répondre à ses besoins. Joséphine avait l'impression que le sport n'était vraiment pas fait pour elle. Djibril préférait rester assis des heures dans son canapé. Avec plusieurs kilos en trop, Pieter n'imaginait pas qu'il soit possible de retrouver la forme. Ces justifications sont invoquées par de nombreuses personnes pour ne pas se remettre au sport. Mais en osant dépasser ses appréhensions pour se (re)mettre en mouvement à son rythme, il est possible d'en retirer de nombreux bénéfices, pour la santé et plus si affinités.

La balance entre efforts et bénéfices 

Le Dr Thierry Muller, cardiologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc, a étudié les bienfaits de l'activité physique sur la santé dans son article "L'activité physique, c'est bon pour la santé ": "L’activité physique et/ou sportive est bénéfique à tout âge. Elle diminue la mortalité globale (…), augmente l’espérance de vie et réduit le risque cardio-vasculaire. Elle joue un rôle déterminant dans la prévention du diabète de type 2 et dans l’apparition du cancer du côlon et du sein." Le Dr Maxime Valet, spécialiste en Sciences de la motricité à l’UCLouvain, rappelle dans l'article "Un corps fait pour bouger" que notre corps reste fondamentalement conçu pour se mouvoir. "S’il ne bouge pas assez, il se désadapte au mouvement. Ce qui provoque des problèmes à court, moyen et long terme, notamment sur l’appareil locomoteur." De nombreuses études attestent également des effets positifs de l’exercice physique sur l’activité cérébrale et la santé mentale (voir l'article "Bouger pour un moral et un cerveau au top").  

Malgré ces effets prouvés, se remettre en mouvement reste un défi pour une grande partie de la population. En Belgique, en 2018, moins d'un tiers (30 %) de la population adulte répondait aux recommandations de l'OMS de consacrer au moins 150 minutes par semaine à une activité physique d'intensité modérée (chiffres du site belgiqueenbonnesante.be). La motivation repose sur des processus décisionnels complexes. Notre cerveau compare l'importance de l'effort à fournir aux bénéfices rapportés. Mais cette balance peut être tronquée par des biais cognitifs (croyances ou idées reçues). Les efforts peuvent être surévalués ou les bienfaits sous-estimés. "La quantité d’effort à fournir et le temps qu’il faut attendre pour obtenir ces bénéfices, ainsi que les biais cognitifs de distorsion des croyances, diminuent de manière drastique la valeur subjective attribuée aux bienfaits de l’activité physique", détaille Boris Cheval, doctorant en neuropsychologie de l'activité physique, dans The Conversation.

Le corps possède la qualité de pouvoir se remettre à fonctionner à tout âge.

Roger Igo, formateur Je cours pour ma forme

Progressivité et régularité 

"Pourtant, le corps possède cette qualité exceptionnelle de pouvoir se remettre à fonctionner à tout âge, pourvu que la reprise soit bien encadrée", insiste Roger Igo, formateur Je cours pour ma forme (JCPMF). Benoît Massart, coordinateur de l'asbl énéoSport, le constate également : "Personne n'est trop vieux pour commencer une activité physique." En reprenant le sport en douceur et en suivant quelques règles de base, tout le monde peut retrouver la forme. 

Les séances légères et fréquentes sont à privilégier aux séances lourdes et espacées.

Laurent Grélot, docteur en physiologie

La progressivité est le maitre mot ! Le sport pratiqué de manière trop intensive comporte des risques de blessures et peut parfois évincer les bénéfices. De façon générale, il est recommandé de commencer par deux ou trois séances de courte durée sur la semaine plutôt que de consacrer deux heures consécutives d'entrainement dès la reprise. "Il est également préférable de commencer par élever le nombre de séances, puis d'augmenter la durée avant d’élever l'intensité de l'entrainement", conseille Laurent Grélot, docteur en physiologie, dans The Conversation. L'auteur insiste également sur l'importance de soigner la phase de récupération, de ne pas négliger le sommeil et d'être attentif à bien s’alimenter et s’hydrater. La régularité est également importante pour progresser. "Les séances légères et fréquentes sont à privilégier aux séances lourdes en charge de travail et très espacées.

Après une longue période de sédentarité, il peut être conseillé de vérifier avec son médecin si l’activité envisagée est adaptée à son état de santé. Dans le cas de personnes souffrant d’une affection de longue durée, le médecin peut également prescrire de l'activité physique encadrée par un coaching sportif adapté : c'est le "sport sur ordonnance".

Je m'y (re)mets ! Mais que choisir ?

Bien choisir l'activité est essentiel pour rester motivé. "Cela vaut vraiment la peine de se questionner au départ sur les activités sportives qu'on aime en testant différents sports", conseille Benoît Massart d'énéoSport. 

Le projet pilote des Maisons Sport bien-être de l’Adeps, l'administration générale du sport de la Fédération Wallonie-Bruxelles, vient d’être mis en place pour permettre d’orienter les personnes vers un sport adapté à leurs besoins et leurs habitudes. "Nous proposons des tests physiques pour évaluer l’endurance, la force, la coordination, la vitesse, la souplesse et analysons les habitudes de vie des participants afin de leur présenter des pratiques avec lesquelles ils auront plus d'affinités", explique Yvan Luyten, directeur de l'Adeps.  

La dimension collective du sport peut aussi jouer sur la motivation. "L'impact social de l'activité va parfois au-delà de l'impact physique personnel que les membres peuvent en tirer", constate Benoît Massart dans les groupes énéoSport. Pratiquer une activité avec un ou une amie est aussi un bon moyen de se motiver mutuellement. 

Du côté de l'Adeps comme d'énéoSport, on regrette que l’offre sportive en Fédération Wallonie-Bruxelles soit encore trop centrée sur la compétition plutôt que le loisir. 

Pour chausser ses baskets de manière durable, un seul conseil pour Roger Igo de JCPMF : "Il est indispensable de retrouver le plaisir de l’activité physique dans son plus pur aspect santé et loisir !"

    Le CCS accompagne et conseille toute personne dans ses démarches liées au sport. En fonction du profil et des attentes de la personne, le Centre de conseil du sport l'orientera vers la Maison sport bien-être qui répondra le mieux à ses besoins. 

    Sept Centres de conseil du sport sont répartis en Fédération Wallonie-Bruxelles. Retrouvez leurs coordonnées sur sport-adeps.be.

    Les Maisons Sport bien-être® sont des structures pluridisciplinaires (médicales, sportives et sociales) accueillant toute personne souhaitant bénéficier d’un accompagnement sur mesure pour (re)commencer une activité physique. L'inscription de 50€ couvre les tests physiques et le suivi pendant un an.  

    Plus d'infos : sport-adeps.be 

    L'asbl propose une multitude d’activités sportives, spécialement conçues pour les plus de 50 ans. 

    Plus d'infos : eneosport.be 

    Les sessions MC Je cours pour ma forme sont proposées un peu partout en Wallonie et à Bruxelles avec des programmes progressifs de 12 semaines adaptés à tous les niveaux (0-5 km, 5-10 km et +10 km). 

    Inscriptions : mc.be/jcpmf 

    La MC organise, en Wallonie et à Bruxelles, des sessions de marche active pour améliorer sa condition physique dans une ambiance conviviale et décontractée. Trois niveaux sont proposés : remise à la marche, débutant et initié. 

    Inscriptions : mc.be/marche-active