Seniors
Le don de sang est bien connu. Mais il est également possible de donner du plasma, liquide de couleur jaune essentiel
pour le traitement de nombreuses maladie telle que l'hémophilie ou les déficits immunitaires.
Publié le: 18 septembre 2024
Par: Sandrine Cosentino
3 min
Photo: ©AdobeStock
Le jeune Marius est immunodéprimé. Il n'arrive pas à produire suffisamment d'anticorps pour se protéger des microbes et des bactéries. Grâce au plasma qu'il reçoit tous les dimanches, il peut aujourd'hui vivre une vie normale d'enfant et pratiquer des activités extra-scolaire comme le hockey ou le scoutisme (vidéo de Marcus à découvrir en ligne). "Pour soigner un enfant comme Marius, il faut 130 dons de plasma par an. Cela représente les dons de six personnes donnant tous les 15 jours pendant une année," illustre Thomas Paulus, responsable marketing et communication pour la Croix-Rouge de Belgique.
Le sang est composé de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes qui baignent dans un liquide appelé plasma. Ce liquide, de couleur jaune, représente 55 % du volume du sang. Il contient des protéines essentielles pour l'organisme : les anticorps (immunoglobulines) pour nous protéger des infections, l'albumine pour transporter les nutriments et les facteurs de coagulation pour lutter contre les hémorragies. Le plasma est utilisé dans le traitement de nombreuses maladies, telle que l'hémophilie ou les
déficits immunitaires. Lui seul contient les composants nécessaires pour permettre aux patients de vivre normalement.
"En 2018, nous avons constaté que 70 % des traitements nécessitant de l'immunoglobuline utilisaient du plasma américain, évoque Thomas Paulus. Depuis, l'Europe et la Belgique cherchent à devenir autosuffisantes pour réduire leur dépendance au plasma importé. Nous avons donc besoin de plus en plus de donneurs." Avoir une réserve de plasma belge garantit non seulement une meilleure indépendance sanitaire du pays mais également une meilleure traçabilité et sécurité des produits dérivés du plasma.
Une personne peut donner son sang jusqu'à 4 fois par an. La quantité de sang prélevée varie entre 430 et 470 ml. La poche est ensuite centrifugée afin de séparer le prélèvement en trois produits : les globules rouges, les plaquettes et le plasma. Environ 230 ml de plasma est alors récolté. En revanche, le don de plasma est autorisé jusqu'à 23 fois par an (tous les 15 jours) et permet de
collecter jusqu'à 650 ml de liquide par séance. La machine de prélèvement sépare directement le plasma des autres composants sanguins. Les globules rouges et blancs ainsi que les plaquettes sont directement restituées au donneur. Pour la plupart des gens, le don de plasma est moins fatigant que le don de sang.
La sécurité du donneur et du receveur est une priorité pour le Service du sang de la Croix-Rouge. Les dons de sang et de plasma peuvent être effectués sous certaines conditions. Il faut être en bonne santé, avoir plus de 18 ans et peser minimum 50 kg. Le donneur ne doit présenter aucun risque de maladies infectieuses. "Avant de faire un don, il est important de consulter la liste de contre-indication sur notre site, rappelle Thomas Paulus. Il est également possible d'appeler notre numéro gratuit pour avoir l'avis d'un collaborateur de la Croix-Rouge sur une situation spécifique."
Toute personne souhaitant faire un don est invitée à remplir un questionnaire médical le jour de la collecte et s'entretient avec un médecin présent sur place (confidentiel et gratuit). Celui-ci évaluera si le don ne présente aucun risque pour le donneur et le receveur. L'autorisation du médecin est indispensable avant chaque don.
Le don de sang dure environ 45 minutes (y compris l'entretien médical pré-don, l'encas et le temps de repos), tandis que le don de plasma se déroule sur 1h15 de l'accueil à la collation. Ils ne sont pas plus douloureux qu'une prise de sang et soutiennent des millions de patients. "En donnant du sang, vous offrez à nouveau la possibilité à des personnes de vivre des moments de joie", symbolise Thomas Paulus. 18 centres de prélèvement spécifiques pour le plasma sont accessibles partout en Wallonie et dans le sud de Bruxelles.