Santé

La BPCO, une maladie à couper le souffle

Si le cancer du poumon touche 11.600 personnes, la broncho-pneumopathie chronique obstructive est en réalité la principale maladie liée au tabac en Belgique et dans les pays industrialisés. Une pathologie fréquente, sous diagnostiquée et encore méconnue.

Publié le: 23 avril 2025

Mis à jour le: 23 avril 2025

Par: Clotilde de Gastines

3 min

un homme souffrant de BPCO respire de l'oxygène à l'aide d'un masque

©AdobeStock: Photo : ©AdobeStock

"La suite de la cigarette est beaucoup plus pénible qu’on ne le pense", explique Jean-Pierre Stas, 73 ans qui souffre d’une broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) depuis 15 ans. Cette maladie à l’acronyme barbare a été provoquée par les fumées et les dépôts du tabac qui en s’immisçant dans ses poumons ont causé une inflammation chronique.

"Nos voies respiratoires se bouchent, nos alvéoles pulmonaires meurent, nous manquons d’air et pour certains, ça se dégrade plus vite que pour d’autres. Aujourd’hui, je n’ai plus que 36 % de mes capacités respiratoires, mais je n’ai pas encore recours à l’oxygène en bouteille". Jean-Pierre vient d’être élu président d’une asbl qui organise l’entraide entre patients touchés par la maladie et veut la faire connaître du grand public : l’asbl BPCO.

Sous-diagnostic de la BPCO 

Selon les chiffres 2021 de la Belgian Respiratory Society (BeRS), 560.000 personnes ont déjà reçu un diagnostic de BPCO en Belgique, mais la maladie serait encore largement sous-diagnostiquée. En 2018, l’Inami estimait le nombre de malades à 700.000 (dont 400.000 diagnostiqués). 

La BPCO est le plus souvent liée au tabagisme (dans 80 % des cas) et à l’exposition à de produits toxiques ou des poussières (métal, farine, bois, sable) (20 % des cas). Parfois les deux se cumulent, comme dans le cas de Jean-Pierre, qui a beaucoup fumé, mais a aussi été exposé aux vapeurs de plomb dans l’imprimerie de son père, puis à de nombreux polluants au début de sa vie professionnelle.

Des symptômes souvent banalisés

La maladie débute par une toux, une expectoration matinale, des symptômes souvent banalisés et attribués à la "bronchite chronique" du fumeur par les patients eux-mêmes. Un test par spirométrie permet de poser le diagnostic de la BPCO et de son stade. Celui-ci consiste à souffler dans un appareil pour mesurer le bon fonctionnement des poumons.

L’activité physique adaptée et la réhabilitation fonctionnelle permettent aux malades de prolonger autant que possible ce qui leur reste de capacités respiratoires et musculaires. Au fur et à mesure que la maladie progresse, l’essoufflement à l’effort puis au repos vont entraver les gestes de la vie courante. Des "inconvénients dont les médecins n’osent souvent pas parler, explique Jean-Pierre. Dans mon cas, je dors à demi-assis, je ne suis jamais reposé, je ne peux pas me baisser pour faire mes lacets, je planifie ma vie à court terme, car le moindre virus peut m’envoyer 5 jours à l’hôpital. ".

Ces "inconvénients" rendent l’entraide entre patients et l’information du grand public d’autant plus importants.