Prévention

Pourquoi et comment protéger sa peau du soleil ?

Quels sont les effets du soleil sur notre peau ? Et quelles sont les bonnes habitudes à adopter pour la garder en bonne santé ? Petit rappel en ce début d’été.

Publié le: 27 mai 2024

Mis à jour le: 26 septembre 2024

Par: Valentine De Muylder

6 min

femme avec chapeau et lunettes de soleil, assise sur la place et s'enduisant de crème solaire.

Photo: Lorsqu’on n’a pas d’autre choix que d’exposer directement sa peau au soleil, les produits solaires restent incontournables. ©AdobeStock

La lumière de notre étoile a le don de nous réchauffer le corps et de nous booster le moral. Mais il est essentiel de profiter de ses rayons avec modération, car on connaît de mieux en mieux leurs effets sur la peau, et les risques qu’il y a à s’y exposer sans précautions.

Bronzer n’est pas sans danger

"On distingue les rayons UVA et UVB, rappelle Gwendoline Diet, dermatologue à l’hôpital Érasme. Les rayons UVB sont la cause principale des réactions de type 'coup de soleil', qui provoquent des dégâts à notre ADN et sont associés au développement des cancers de la peau. Les UVA, quant à eux, sont plutôt responsables du bronzage et du vieillissement précoce de la peau (rides, taches brunes, etc.). Mais on sait aujourd’hui qu’ils provoquent aussi des dommages à l’ADN, et qu’ils sont également associés à un risque accru de cancer."
Contrairement à ce que l’on croit souvent, bronzer n’est donc pas sans danger. "Le bronzage est une réaction de défense de notre peau contre une attaque, continue la dermatologue. Lorsque notre peau est exposée au soleil, des petits ponts se créent entre les deux branches de notre ADN, au cœur de nos cellules. Ce sont ces mutations qui vont entrainer la production de mélanine et faire apparaître la pigmentation de la peau." Mais si le bronzage passe, les dommages cellulaires restent. Et à terme, ils contribuent à accroitre le risque de cancer.

Une question de sensibilité

"Chez les enfants, la prévention est hyper importante", insiste la Dr Gwendoline Diet. Non seulement parce que leur peau est plus fine que celle des adultes, mais aussi parce que les effets du soleil sont cumulatifs : les risques s’additionnent tout au long de la vie. "Plus un enfant est exposé tôt, plus vite il épuisera son capital soleil. On sait aussi qu’avoir des coups de soleil très tôt dans sa vie ou faire des bancs solaires dans l’adolescence est très péjoratif pour les risques de cancer de la peau", ajoute-t-elle. C’est pourquoi elle recommande de ne jamais exposer les bébés et de toujours opter pour une protection adaptée.

La sensibilité aux UV dépend également du type de peau. Les personnes qui ont un "phototype clair" (peau claire, yeux clairs, cheveux clairs, tendance à rougir…) doivent être particulièrement vigilantes. Mais nous l’avons vu : celles qui ont tendance à bronzer doivent aussi se protéger. Quant aux personnes afro-descendantes, qui ont un "phototype foncé", la dermatologue les invite également à la prudence : "Elles ont tendance à ne pas se protéger parce qu’elles pensent qu’elles n’en ont pas besoin. De plus, comme elles ne voient pas apparaître de rougeurs, elles ont moins de signes d’alerte. Or elles peuvent aussi avoir des coups de soleil et des cancers de la peau, même s’ils sont un peu moins fréquents."

Vivre à la méditerranéenne

Pour protéger sa peau du soleil, la solution la plus efficace est aussi la plus simple: c’est d’éviter de (trop) s’y exposer. Ce que la Dr Gwendoline Diet appelle "vivre à la méditerranéenne": "Dans les pays méditerranéens, les gens ne sortent pas aux heures les plus chaudes et ils ont tout à fait raison. En milieu de journée, mieux vaut ne pas chercher le soleil, et rester le plus possible à l’intérieur ou à l’ombre." Et de rappeler que s’exposer au soleil, ce n’est pas seulement s’allonger au bord de l’eau dans l’intention de bronzer… Le sport, les promenades, le jardinage, les repas en terrasse ou encore le travail à l’extérieur sont autant d’activités qui méritent qu’on pense à bien se protéger des rayons UV !

Le second réflexe à adopter est d’opter pour des vêtements couvrants. Sachant que les tissus classiques laissent passer une partie des rayons du soleil : "Un tissu neuf et plutôt léger (coton, lin…) laisse passer presque 20 % des UV, et quasiment un tiers quand il est mouillé. Avec le temps et les lavages, les fibres vont s’élargir et la propriété du textile va encore diminuer." Pour la dermatologue, les tissus anti-UV ont donc toute leur utilité. Qu’il s’agisse de tentes, de parasols ou de vêtements, maillots et chapeaux, à condition de les choisir de qualité, ils offrent une protection élevée, même lorsqu’ils sont mouillés.

Produits solaires : plus de risque à ne pas en mettre

Lorsqu’on n’a pas d’autre choix que d’exposer directement sa peau au soleil, les produits solaires restent incontournables, pour la Dr Gwendoline Diet. Qui précise que malgré les polémiques qui entourent certains des composants des filtres chimiques, il y a "beaucoup plus de risques à ne pas en mettre qu’à en mettre, car il est prouvé qu’ils réduisent le nombre de cancers de la peau, qui sont potentiellement mortels." Les principaux composants mis en cause, l’homosalate et l’octocrilène, ne sont plus que rarement présents, précise-t-elle : le premier sera interdit à partir de janvier 2025 ; et le second, soupçonné de se transformer avec le temps en perturbateur endocrinien, a été retiré de la plupart des produits.

Pour les tout-petits, jusque 2 ou 3 ans, la dermatologue recommande de préférer les filtres minéraux, qui restent à la surface de la peau et la protègent grâce à un effet miroir, aux filtres chimiques, qui pénètrent dans la peau. "Chez un adulte, à la peau épaisse, un filtre chimique restera bien cantonné à la peau, explique-t-elle. Mais chez un bébé, dont la peau est toute fine, il pourrait pénétrer plus loin." Et de rappeler, au passage, de ne pas négliger les petites zones que l’on a tendance à oublier, comme les oreilles, les lèvres, la nuque, les bretelles de soutien-gorge, ou encore le dessous des pieds !