Soins de santé
Infection virale bénigne, un rhume dure en général une à deux semaines. S’il ne requiert pas de traitement spécifique, il existe des gestes simples pour soulager les symptômes et réduire les risques de transmission.
Publié le: 18 octobre 2024
Par: Julie Luong
5 min
Photo: ©AdobeStock - Certaines personnes échappent à toutes les infections quand d’autres les enchaînent.
En moyenne, on considère qu’un adulte en bonne santé doit affronter entre 2 et 3 rhumes par an. Causés par plus d’une centaine de virus différents, les rhumes sont favorisés par la saison hivernale et le confinement dans des lieux fermés. Bien sûr, certains individus échappent à toutes les infections quand d’autres les enchaînent... "Il est vrai que si l’on est plus fatigué, plus stressé, que l’on a une moins bonne hygiène de vie, cela peut rendre le système immunitaire plus défaillant", rappelle le Dr Jimmy Fontaine, généraliste à Tubize et médecin responsable du pôle communication de la Société scientifique de médecine générale (SSMG). Un patient qui fume peut, par exemple, avoir plus de rhumes et/ou des rhumes qui durent plus longtemps.
Améliorer son hygiène de vie contribue donc à diminuer son risque de tomber malade. Par ailleurs, si vous avez l’impression d’être constamment enrhumé, vous souffrez peut-être d’une rhinite allergique et non infectieuse. Plus fréquente au printemps ("rhume des
foins"), la rhinite allergique peut en effet se manifester aussi en hiver et parfois se combiner à une rhinite d'origine infectieuse.
Un rhume est une infection virale courante et sans danger. Il se manifeste par une congestion nasale, une difficulté à respirer par le nez, un écoulement nasal, des éternuements, une toux légère, un mal de gorge, une voix enrouée, des maux de tête (céphalées), une sensation de fatigue et parfois une fièvre inférieure à 38,5.
Ces symptômes disparaissent spontanément en une à deux semaines et il n'est généralement pas nécessaire de consulter son médecin. En revanche, s’ils persistent plus longtemps et/ou s’aggravent, il est conseillé de prendre un avis médical. "Chez les adultes, les signaux qui doivent alerter sont une fatigue vraiment intense, des douleurs qui se prolongent ou un essoufflement qui peut indiquer une pneumonie, détaille le Dr Jimmy Fontaine. Il y a en effet des cas de surinfections bactériennes. Mais beaucoup de gens confondent l’essoufflement – qui est le fait de manquer d’air au moindre effort – avec le fait de ne pas pouvoir respirer par le nez, ce qui est normal en cas de rhume !"
Une attention particulière doit être portée à l’évolution du rhume chez les personnes avec des maladies chroniques, cardiaques ou qui prennent des immunosuppresseurs. "Pour les personnes à risque, la vaccination contre la bronchiolite, la grippe, le Covid et la pneumonie a son rôle à jouer pour prévenir les éventuelles complications du rhume." De même, la vigilance est de mise chez les tout-petits. "Un nourrisson de moins de trois mois qui fait de la fièvre doit être amené aux urgences", indique le Dr Jimmy Fontaine.
Infographie: ©PAF!
"En tant que généraliste, on est toujours un peu étonné d’entendre des patients nous dire qu’ils viennent nous voir pour que leur rhume ne s’aggrave pas... Malheureusement, il n’existe pas de traitements pour éviter une surinfection ou pour réduire la durée d’un rhume", raconte le Dr Jimmy Fontaine. Rappelons notamment que les antibiotiques ne sont pas efficaces contre les rhumes (causés par des virus), puisqu’ils permettent uniquement de lutter contre certaines bactéries.
La patience est en réalité le seul remède qui ait fait ses preuves contre le rhume, une vertu que nous avons souvent du mal à mobiliser. "Dans nos sociétés, nous sommes souvent pressés comme des citrons... Il faut se montrer performant et pour beaucoup de gens – qu’ils aient des métiers à responsabilité ou des métiers très physiques –, c’est difficile de tourner au ralenti", observe le médecin.
Si aucun médicament ne permet de guérir le rhume, il est possible de diminuer la fièvre et les douleurs en prenant du paracétamol, en respectant bien les doses conseillées. Évitez en revanche les anti-inflammatoires, qui présentent plus de risques d’effets secondaires. "Les anti-inflammatoires sont éliminés par les reins : il faut donc déjà s’assurer d’avoir une bonne fonction rénale. Ces médicaments peuvent aussi donner plus de symptômes gastro-intestinaux : inconfort, nausées, ulcères... Il existe par ailleurs des risques d’interactions médicamenteuses."
Les comprimés contre les symptômes du rhume qui contiennent des vasoconstricteurs (substances qui rétrécissent les vaisseaux sanguins) peuvent également avoir des effets secondaires graves, comme des infarctus ou des accidents vasculaires cérébraux. "C’est rare, mais est-ce que ça vaut la peine de s’exposer à ce risque en prenant un médicament qui certes soulage, mais ne guérit pas ?", invite à réfléchir le Dr Jimmy Fontaine. Gare aussi à l’utilisation prolongée (plus de 5 jours) des vasoconstricteurs par voie nasale (sprays décongestionnants) qui peut entraîner une rhinite chronique : la sensation de nez bouché risque alors de devenir permanente... "Privilégiez le sérum physiologique", conseille le médecin.
"Les gestes que l’on avait appris pendant le Covid permettent aussi d’éviter de se transmettre un rhume", rappelle le Dr Jimmy Fontaine. À savoir :
• Éternuer dans le pli du coude.
• Bien se laver les mains à l’eau et au savon ou avec un gel hydroalcoolique, en particulier après avoir éternué, avant les repas, après avoir été aux toilettes, en rentrant de l’extérieur.
• Utiliser des mouchoirs en papier et les jeter après utilisation.
• Nettoyer les surfaces qui ont été salies par les éventuelles projections lors des éternuements (tables, bureaux, téléphones, claviers, écrans...).
• Porter un masque, en particulier quand on est en contact avec des personnes à risque.
• Limiter les contacts avec les nouveau-nés, les personnes âgées ou les personnes immunodéprimées.