Soins de santé
En 2022, les affiliés à la MC ont élu celles et ceux qui, pendant six ans, les représentent à l'assemblée générale de la mutualité. En préparation de ces élections mutualistés, Jean-Baptiste Dayez, responsable volontariat et participation à la MC, évoquait cette forme de volontariat parmi beaucoup d'autres au sein de la MC et de ses mouvements socio-éducatifs. Ses propos sur l'importance du volontariat à la MC restent d'actualité.
Publié le: 15 septembre 2021
Par: Soraya Soussi
8 min
Illustration: © Aster
Intervenant: Jean-Baptiste Dayez
En Marche : Pourquoi organiser des élections parmi les membres de la MC ?
J-B Dayez : En 1990, une loi a été promulguée pour que toutes les mutualités du pays organisent des élections auprès de leurs membres afin qu’ils choisissent ceux qui, parmi eux, pourront les représenter et gérer leur mutualité. Depuis 1992, en Belgique, des élections sont donc organisées tous les six ans suivant des règles précises et contrôlées par un organe de contrôle indépendant, l’Office de contrôle des mutualités (OCM). Les personnes élues sont des membres de la MC qui s’impliquent volontairement dans la gestion de la mutualité et prennent des décisions sur des matières aussi complexes que les soins de santé. C’est un principe fort de démocratie et de participation citoyenne ancré dans nos valeurs.
EM : Quelles sont les responsabilités de ces volontaires ?
J-B Dayez : Dans bon nombre de structures, en Belgique, il y a une assemblée générale et un conseil d’administration qui prennent des décisions. À la MC, les volontaires élus ont pour mission d’orienter les décisions stratégiques et financières de la MC. Ils sont le relais entre les membres et les professionnels de la MC. C’est notamment grâce à eux que nous pouvons porter des messages politiques forts en matière de santé. On a tendance à l’oublier, mais une mutualité n’est pas seulement un service d’assurance maladie et invalidité. Les personnes qui posent leur candidature pour faire du volontariat de gestion sont conscientes du rôle social que joue la mutualité, tant dans le domaine de la protection sociale que de la promotion de la santé ; elles souhaitent participer à la défense de nos droits.
EM : N’est-ce pas trop lourd à porter pour des membres qui ne sont pas experts de la santé ?
J-B Dayez : La tâche est ardue, mais nous n’abandonnons pas les élus à leur sort. Forts de notre ancienneté et de notre expérience, nous avons pu développer une expertise dans les différentes matières liées à la santé, dont certaines qui sont très compliquées. Les volontaires de gestion sont accompagnés par nos professionnels. Au fil du temps, ils sont amenés à acquérir certaines compétences pour pouvoir assurer leur rôle de gestionnaires de façon optimale. L’implication de volontaires apporte une plus-value essentielle pour une gestion saine de la mutualité grâce à leur regard neuf, leur rapport aux réalités de terrain et leurs contacts avec d’autres membres. Les élus sont en mesure de pointer les besoins des membres qui ne sont pas suffisamment rencontrés.
EM : Nous venons d’aborder le volontariat de gestion à la MC, mais il existe différentes autres formes de volontariat. En quoi consistent-elles ?
J-B Dayez : On rencontre six formes de volontariat au sein de la MC : le volontariat de gestion (dont on vient de parler), celui de la militance et de l’engagement politique, le volontariat de signal, de relais et de représentation, le volontariat lié à la vie locale et l’animation, le volontariat de la promotion de la santé et enfin, celui du service et de l’aide à la personne. Mais ce n’est généralement pas aussi cloisonné : beaucoup de volontaires s’impliquent dans diverses formes de volontariat.
EM : En quoi le volontariat est-il important pour la MC ?
J-B Dayez : À la MC, on croit profondément au volontariat comme force dans la société. Il est en effet largement reconnu comme facteur de bien-être et bénéfique pour la santé. Il donne du sens à la vie, tant pour les volontaires que pour les personnes qui bénéficient de leur action. Alors que le travail rémunéré est souvent insatisfaisant sur certains aspects, exercer une activité plus autodéterminée est gratifiant : dans le volontariat, on décide de ce que l’on entreprend à la mesure de notre temps, notre énergie, etc. C’est "le monde du gratuit" par rapport au capitalisme. La notion de don se démarque de l’offre payante omniprésente : être volontaire, c’est adhérer à une philosophie de l’entraide entre personnes. Le volontariat peut aussi servir d’apprentissage, être une porte d’entrée pour découvrir de nouveaux domaines d’activités. C’est pour toutes ces raisons que la MC veut promouvoir le volontariat dans notre société de façon générale, même si elle a aussi besoin de ce volontariat en son sein car il amène de la vie, des interactions, des échanges dans ses structures. Toutes les activités organisées mettent en exergue les besoins et réalités des membres dont la MC n’aurait pas toujours conscience si elle s’en tenait seulement à un rôle plus formel et moins proche des personnes.