Droits du patient

Hôpital : le médecin peut-il imposer la chambre individuelle ?

Une intervention chirurgicale de jour ? Un accouchement ? Une hospitalisation à la suite d'un accident ou d'une maladie ? Peu importe. Le médecin ne peut pas vous forcer à prendre une chambre individuelle pour pouvoir vous facturer des suppléments d'honoraires.

Publié le: 21 septembre 2023

Mis à jour le: 26 septembre 2024

Par: Joëlle Delvaux

3 min

Un patient discute avec un médecin dans un cabinet médical

Photo: © AdobeStock

Lors d'une hospitalisation de jour ou classique, le choix du type de chambre a des conséquences financières importantes pour le patient ou la patiente.

  • En chambre commune ou à deux lits, il n'y a pas de supplément de chambre à payer et les suppléments d'honoraires sont interdits. Pas de mauvaise surprise financière de ce côté.
  • En chambre individuelle, l'hôpital peut facturer un supplément de chambre. Et tous les médecins qui interviennent dans le cadre du traitement peuvent facturer des suppléments d'honoraires dans la limite des maxima fixés par l’hôpital. Peu importe que ces prestataires soient conventionnés ou non.

Lors de l’admission, l’hôpital fait signer une déclaration d’admission au patient ou à son représentant légal. Cette déclaration l’informe sur les conditions financières de l’hôpital pour lui permettre de faire un choix en connaissance de cause. Sur ce document, le patient doit cocher lui-même son choix de chambre. La case "chambre individuelle" ne peut pas être préremplie.

Des pressions abusives

Il arrive malheureusement que le médecin fasse pression sur le patient pour qu'il choisisse la chambre individuelle ou l'impose sous peine de ne pas réaliser les soins lui-même.
Cette pratique est totalement illégale. "La possibilité de choisir librement son médecin n'est en rien limitée par le type de chambre choisi", stipule la déclaration d'admission.
Dans plusieurs avis, le Conseil national de l'Ordre des médecins rappelle que "le refus de soigner un patient au seul motif que celui-ci ne choisit pas une chambre individuelle est contraire à la déontologie médicale, en particulier lorsque l'admission intervient dans le cadre d'une prise en charge médicale en cours ou du suivi d'une affection de longue durée."
Cette position déontologique est devenue loi en 2016. L'Ordre des médecins souligne aussi qu'il n'existe pas de rapport entre les suppléments d'honoraires pratiqués par le médecin et la qualité de ses soins. Voilà qui a le mérite d'être clair.