Vos droits

Être conjoint aidant d'un indépendant

Le statut du conjoint aidant ouvre des droits complets à la sécurité sociale dans le régime des indépendants. Mais qui est concerné? Que faut-il faire? Et de quels droits s'agit-il? 

Publié le: 21 novembre 2023

Mis à jour le: 26 septembre 2024

Par: Joëlle Delvaux

3 min

Être conjoint aidant d'un indépendant

Photo: © Adobe Stock - La conjointe aidante bénéficie des mêmes droits que tout travailleur indépendant à titre principal.

Pour déterminer qui est conjoint aidant, le législateur part du principe suivant : la personne qui est mariée ou cohabite légalement avec un travailleur indépendant et qui n'a pas de statut social propre est un conjoint aidant. Dans ce cas, elle est obligée de s'assujettir au statut social des indépendants. Si la personne concernée n’aide pas son conjoint, elle doit le déclarer sur l’honneur dans un courrier signé à transmettre dans les 90 jours à la caisse d'assurances sociales.

Quelles sont les obligations à remplir ?

La conjointe aidante (les conjoints aidants étant majoritairement des femmes, nous mettons ici ce terme au féminin) doit s'affilier à la caisse d’assurances sociales de son conjoint et payer des cotisations sociales sur ses revenus d’aidant. En principe, le revenu qui lui est attribué est de 30 % du revenu total de l’activité indépendante. 
En début d'activité, les cotisations sociales s'élèvent à 394,99 € par trimestre (en 2024). Elles seront régularisées (un à deux ans plus tard), sur la base de l'avertissement-extrait de rôle. En régime définitif, les revenus pris en compte sont ceux de la 3e année qui précède (revenus de 2021 pour les cotisations de 2024). Les cotisations sont ensuite régularisées sur la base du revenu annuel net de la même année.

Quels sont les droits en sécurité sociale ?

La conjointe aidante bénéficie des mêmes droits que tout travailleur indépendant à titre principal : soins de santé, indemnités d'incapacité de travail, allocation de repos de maternité, allocations en cas de congés divers (coparentalité, adoption, accueil familial, deuil, aidant proche…) et droit passerelle (en cas d'interruption forcée ou de cessation d'activité à la suite de difficultés économiques).

Qu'en est-il pour la pension ?

Le statut complet ayant été introduit en 2003 (il est devenu obligatoire en juillet 2005 pour les conjoints aidants nés à partir de 1956), il était impossible pour la majorité des femmes nées entre le 1er janvier 1956 et le 31 mai 1968 d'accéder à la pension de retraite minimum qui exige au moins 30 ans de carrière (2/3 d’une carrière complète). 
Pour y remédier, le gouvernement fédéral a assoupli la condition de carrière pendant cette période. La conjointe aidante doit justifier d'une carrière d'au moins 2/3 du nombre maximal d’années et de trimestres de carrière possibles entre le 1er janvier 2003 et le trimestre précédant celui au cours duquel elle prend sa pension. Elle doit aussi avoir payé au moins un trimestre de cotisations sous le statut complet avant le 30 septembre 2005. 
Le calcul de la pension se fait de la même manière que pour la pension minimum "ordinaire": le montant est proportionnel aux années accomplies.