Familles

Conflicool : sortir du conflit par la médiation

La médiation permet de résoudre de nombreux conflits à l’amiable. L’asbl conflicool propose d’orienter chacun vers la solution la moins coûteuse en termes de temps, d’argent et d’énergie.

Publié le: 15 janvier 2024

Mis à jour le: 18 septembre 2024

Par: Julie Luong

3 min

Un couple en séance de médiation

Photo: Les affaires familiales – séparation ou succession – représentent la majorité des demandes adressées à conflicool. © AdobeStock

Les conflits font partie de la vie : pourtant, quand il s’agit de les résoudre, nous sommes tous des débutants… À qui s’adresser ? Quand ? Comment ? "Les personnes qui font face à un conflit sont très stressées et submergées, observe Johannes Seel, avocat et co-fondateur de conflicool, une asbl qui regroupe 200 médiateurs et médiatrices agréées par la Commission fédérale de la médiation. Tout ce que les gens veulent, c’est que le conflit soit résolu. C’est pourquoi nous avons mis en place une permanence de première ligne avec comme engagement de toujours chercher la voie la moins couteuse et la mieux adaptée pour résoudre le litige." Après analyse du conflit, l'association émet une recommandation. "Dans 20 % des cas environ, nous proposons la médiation. Mais dans 80 % des cas, c’est une autre piste qui est envisagée, par exemple, le renvoi vers le bureau d’aide juridique compétent, dans le cas où les personnes ont droit à un avocat pris en charge gratuitement par l’État."

La médiation, pas un réflexe

En Belgique, on compte quelque 2.000 médiateurs, qui interviennent en tant que "tiers neutre" pour permettre à deux parties de se mettre d’accord sans passer par la voie judiciaire. Certains sont spécialisés en matière familiale, d’autres en matière sociale (droit du travail), d’autres encore en matière administrative, civile ou commerciale. "Les médiateurs ont souvent une autre activité principale. Ce sont des avocats, des psychologues, des notaires, qui ont effectué une formation en médiation dans un centre agréé", précise Johannes Seel. Aujourd’hui, la loi oblige les avocats à informer les personnes qui les consultent de ce qu’est la médiation et à s’engager, dans la mesure du possible, dans des solutions à l’amiable. Mais dans la pratique, "c’est encore loin d’être un réflexe", regrette le co-fondateur de conflicool.
Les affaires familiales – séparation ou succession – représentent la majorité des demandes adressées à conflicool."La médiation est un processus particulièrement intéressant quand un élément va perdurer après la fin du conflit : les enfants, une maison partagée, une société...", poursuit Johannes Seel. Par ailleurs, dans un conflit, les parties souhaitent souvent mettre en place des solutions qu’un juge ne peut pas ordonner, "par exemple un mécanisme de garde concernant un animal ou une manière de distribuer les meubles."

Médecin généraliste du conflit

Bien souvent, conflicool propose aussi des pistes et des astuces pour que les personnes tentent de résoudre elles-mêmes le conflit – sans avocat ni médiateur – "en levant leurs blocages" et en leur indiquant comment aider l'autre partie à lever ses propres blocages pour entamer un dialogue. Ce qui implique de tenir compte de la personnalité et de l’histoire de chacun. "Nous sommes un peu comme un médecin généraliste qui prescrit un médicament... or le médicament dépendra de la maladie ",suggère Johannes Seel.Car, dans la plupart des cas, qu’elles s’engagent ou non dans un processus de médiation, les parties concernées sont les plus à même de déterminer quelle est la bonne issue pour elles. "La médiation permet aux personnes de contribuer à la solution et de trouver leur propre voie. Le plus souvent, ce sont les personnes elles-mêmes qui ont la solution : le médiateur est juste là pour les aider à la faire émerger, pour leur redonner le pouvoir, la responsabilité du conflit. Par rapport à une procédure judiciaire, c’est souvent aussi un processus d’émancipation."