Allaitement : 9 idées reçues à déconstruire

Il existe de nombreuses fausses idées concernant l'allaitement maternel. On vous aide à démêler le vrai du faux pour mieux comprendre l'allaitement et le vivre en toute sérénité.

  1. L’allaitement est douloureux et abîme les seins

    Faux ! Vos seins se préparent naturellement à allaiter durant la grossesse ; ils commencent à grossir à partir du 4e mois de grossesse. Lors de la montée de lait après l’accouchement, la peau de vos seins sera donc tendue, que vous décidiez d’allaiter ou pas. 
     

    Adoptez la bonne position pour allaiter votre enfant, laissez-le boire suffisamment afin de bien vider vos seins lors de chaque tétée. En cas de crevasses, utilisez une crème spéciale pour aider à la guérison. 
     

    Lorsque vous déciderez de sevrer votre enfant, faites-le en douceur, remplacez progressivement une tétée par un biberon ou un repas, afin d’espacer les tétées. Un sevrage brutal est agressif pour vos seins : il y a un risque d’engorgement ou de mastite, vos seins peuvent devenir durs et douloureux, puis diminuer de volume brusquement. Laissez-leur le temps de retrouver leur élasticité. 
     

    Malgré tout, plusieurs grossesses successives peuvent modifier vos seins. Choisissez un soutien-gorge qui les maintient correctement sans les comprimer. 

  2. L'allaitement fatigue

    S’occuper d’un bébé demande beaucoup d’énergie, que vous allaitiez ou non. 
     

    Il est particulièrement important de manger équilibré et varié. En plus des 3 repas principaux, prévoyez des collations saines et nutritives (fruits, produits laitiers…). Il n’est pas nécessaire de prendre des compléments de vitamines, sauf sur prescription de votre médecin. 
     

    Dans tous les cas, ménagez-vous des pauses, essayez de vous reposer lorsque votre bébé dort

  3. Alimentation et allaitement : il faut manger et boire différemment

    Si vous mangiez varié et équilibré pendant votre grossesse, ne changez rien. Votre bébé mange ce que vous mangez depuis neuf mois. Ce n’est donc pas une bonne idée de changer tout à coup. 
     

    Aucun aliment ou épice n’est déconseillé. Si votre enfant semble réagir à un aliment que vous mangez, par exemple un produit laitier, évitez-le pendant quelques temps, pour recommencez et observez votre bébé. Parlez-en à votre pédiatre, votre médecin généraliste ou votre sage-femme. 
     

    Buvez à votre soif, mais boire une grande quantité de liquide n’augmente pas la production de lait, contrairement à ce que pensaient nos mères et nos grands-mères. 


    Continuez à ne pas boire d’alcool et limitez la caféine. Tout comme la nicotine et les médicaments, ils passent dans votre lait et sont nocifs pour votre enfant.

  4. Boire de la bière brune stimule la production de lait

    L’alcool est néfaste pour le développement de votre bébé, le rend somnolent, il n’aura donc pas beaucoup d’énergie pour téter, ce qui freine la production de lait. Ne buvez aucune boisson alcoolisée si vous allaitez. 
     

    Les vitamines B présentes dans la bière brune le sont aussi dans le pain brun, la viande ou les noix. Et là c’est sans danger pour votre bébé. 

  5. C’est plus facile d’allaiter quand on a des gros seins

    La production de lait n’a rien à voir avec la forme ou la taille des seins. Chaque femme en bonne santé est capable de produire assez de lait pour nourrir son enfant. Allaitez votre bébé le plus souvent et le plus longtemps possible, et laissez-le vider vos seins, ils produiront plus de lait. 
     

    Il peut arriver malgré tout que la production de lait ne se fasse pas bien, parce que la mise au sein du bébé après la naissance ne s’est pas bien passée, qu’elle s’est faite trop tard, ou pour toute autre raison (problème de succion, stress…). Mais pas à cause de la taille des seins ! 

  6. Les bébés allaités ne sont jamais malades

    Ce serait trop beau ! Un enfant nourri par l’allaitement maternel peut aussi tomber malade. Mais il le sera peut-être un peu moins souvent ou moins longtemps qu’un bébé nourri au biberon, parce que son système immunitaire est plus stimulé par le lait maternel.  

  7. Allaitement et sommeil : les bébés allaités dorment moins

    Le sommeil varie d’un enfant à l’autre. Le lait maternel est un peu plus digeste que le lait artificiel. C’est pourquoi un enfant nourri au sein aura besoin de plus de tétées. Mais quand on allaite, on ne doit pas se lever pour aller chauffer le biberon, il est peut-être plus facile de se rendormir après la tétée. 

  8. Allaitement et reprise du travail : il faut sevrer bébé

    Des dispositifs légaux prévoient des aménagements pour pouvoir continuer à allaiter après la reprise du travail. Ce sont par exemple les pauses allaitement sur le lieu de travail. 
     

    Pour continuer à avoir une bonne production de lait, allaitez votre bébé le matin et le soir. Durant la journée, si votre employeur met un lieu à votre disposition, tirez votre lait, conservez-le dans un frigo ou un sac isotherme et apportez-le dans le milieu d’accueil de votre enfant. Le week-end ou les jours où vous ne travaillez pas, augmentez le rythme des tétées. 
     

    La succion est différente entre le sein et le biberon. Il est possible que votre bébé ne veuille plus du sein une fois habitué au biberon. Plus on lui présente le biberon tard, plus il a de chances de s’adapter aux deux types de succion. Des professionnels de l’aide à l’allaitement conseillent parfois de donner le lait maternel à la cuillère ou à l’aide d’un petit gobelet, plutôt qu’au biberon. Vérifiez que c’est possible dans le milieu d’accueil de votre enfant. 
     

    La fatigue, les déplacements vers le lieu de travail, les nuits qui ne sont pas encore complètes, une organisation approximative ou du découragement peuvent nuire à une poursuite de l’allaitement. Si c’est le cas pour vous, si vous sentez que la production de lait diminue, ne culpabilisez pas, parlez-en à votre sage-femme ou contactez l’asbl Infor Allaitement.

  9. Arrêter l'allaitement, c’est difficile

    Parce que votre bébé grandit, parce qu’il découvre de nouvelles saveurs et mange des aliments solides, parce qu’après la reprise du travail c’est devenu compliqué pour vous d’allaiter, ou parce que vous le souhaitez tout simplement… vous décidez de sevrer votre bébé. Allez-y tout doucement, procédez par étapes, pour votre propre confort et pour celui de votre bébé.  
     

    Allaitement : comment arrêter ?
    • Commencez par la tétée du midi par exemple. Remplacez-la par un aliment solide ou un biberon de lait en poudre. S’il ne mange pas à sa faim, complétez en lui donnant le sein. Laissez-le s’habituer à ce rythme quelques jours. Puis remplacez une autre tétée.  
    • Ne remplacez pas coup sur coup deux tétées consécutives. Un sevrage brutal est agressif pour votre bébé et pour vos seins : il y a un risque d’engorgement ou de mastite.  
    • Avant de remplacer une nouvelle tétée, assurez-vous que vos seins ne sont pas engorgés. Pressez vos seins (par exemple sous la douche) pour vous soulager. 
    • Vous pouvez décider de continuer à allaiter le matin et le soir, ces tétées rassureront votre bébé.  Ce sont en tout cas ces tétées que vous arrêterez en dernier. 

    Cela peut donc prendre un peu de temps, parfois plusieurs semaines. Mais vous vous rendrez vite compte que si votre enfant tète moins, la production de lait diminue.