Enfants et écrans : 8 conseils pour gérer le temps d'écran

TV, tablette, smartphone, ordinateur ou console de jeux vidéos… les écrans font partie de notre vie. Et chez vous, comment se passe la cohabitation enfants-écrans ? Découvrez des infos, trucs et astuces à mettre en pratique au quotidien !

Pas de TV avant 3 ans

Limiter le temps d'écran

Organiser une journée sans écran

Échanger sur le contenu

Laisser place au jeu

Préserver la concentration

Prévenir l'addiction aux écrans

Profiter ensemble

Pas de TV avant 3 ans !

Pour nos enfants, l'avenir, c'est les écrans… Alors autant les habituer à bien les utiliser, non ?
Les experts de l’enfance sont d’accord : les heures passées devant les écrans, y compris devant la TV, grignotent du temps de jeu dans la journée d’un enfant. Le jeu est pourtant essentiel pour le développement d’un enfant. C’est par ses 5 sens et avec son corps que l’enfant explore son environnement et qu’il va apprendre des choses essentielles pour sa vie. L’enfant a besoin d’être actif, de bouger, de manipuler des objets, d’échanger avec d’autres enfants et aussi avec les adultes. Or, les écrans plongent l’enfant dans un rôle passif qui va le priver de ces stimulations…

Et les émissions TV pour enfants et bébé alors ?

Souvent présentées comme des programmes adaptés pour les plus petits, rien ne prouve cependant qu'elles remplacent le jeu "comme dans la vraie vie". De rares études semblent même indiquer qu’ils ne sont pas du tout adaptés…

Et juste en fond sonore ?

L'enfant est sensible à tout ce qui se voit ou s'entend autour de lui. Vous avez l'habitude de laisser la TV allumée en permanence ? Même s'il ne la regarde pas, le bruit de fond l'empêche de se concentrer sur son jeu, son livre ou toute autre occupation. Fermez la TV lorsque personne de la regarde : il sera d'autant plus facile de "déscotcher" votre enfant du petit écran.

Et si la TV est quand-même allumée…

C'est à nous, adultes, d'être les gardiens des limites de temps comme des choix de programmes

La TV ne fait pas partie des besoins essentiels des enfants. Le jeu, par contre, l’aide à bien grandir !

30 minutes par jour : facile à dire !

Établir des règles ? Ok. Jusque-là, c'est assez facile. Les mettre en pratique au quotidien… là, par contre, ça peut vite se compliquer… La règle des 30 minutes d'écrans par jour (ou le temps que vous aurez fixé) est un bon exemple !
"Encore 5 minutes" - "Je veux manger devant la télé" - "Je termine ma partie !" - "Non, pas maintenant, je vais perdre mon niveau…"
Help ! Y a-t-il un service de régulation des écrans qui puisse intervenir ?

Mon enfant est-il capable de gérer seul ce temps de 30 minutes et le fait de ne pas le dépasser ?

Sans doute que non… Tout est question d’âge, mais avant 12/13 ans, il est nécessaire d’établir des règles claires avec les enfants, d’y revenir très souvent (surtout au début) et surtout d'accompagner le moment de l’arrêt des écrans.

Comment ?

En rappelant ce qui a été convenu, en prévenant qu'il faudra bientôt éteindre, et en proposant d'autres possibilités pour s’amuser, jouer et/ou apprendre. Plutôt que de laisser l'enfant sur sa frustration (vous aimez devoir arrêter une activité sympa, vous ?), il sera plus efficace d'essayer d’amener de nouvelles idées !

Une journée sans écran : défi en famille !

Durant la belle saison, il est parfois plus facile de réguler l’utilisation des écrans à la maison. Mais quand la météo est maussade, c’est une autre affaire !
"Je sais pas quoi faire…" - "Je peux allumer la télé ?" - "…dis, tu regardes avec moi ?"
À l'aide ! Recherche dose d'imagination pour résister à la baby-sitter écran…

Et si on se lançait un défi en famille : une journée… sans écran !

Oui oui, c'est bien un défi, pas une punition ! TV, tablette, téléphone, ordinateur, console… : on éteint tout, on range tout (pour ne plus les voir). Et hop, on se déconnecte… pour mieux se reconnecter autrement !

Euh, d'accord… mais on fait quoi alors ?

Et si vous demandiez à vos enfants (et ados) leurs idées pour remplacer les écrans ? Allez, on dépose des idées d'activités à faire tous ensemble dans une boîte, et puis on tire au sort !

En voici quelques-unes : danser, cuisiner, se balader, lire, écouter de la musique, dessiner, observer la nature, découper des images, inviter un ami, se déguiser, ou même ranger la chambre (et retrouver d'anciens jeux oubliés)…

Et pourquoi pas… ne rien faire ? En osant laisser vos enfants "s’ennuyer", vous leur faites un magnifique cadeau : la possibilité pour leur créativité de s'exprimer et pour leur imaginaire, de vagabonder librement.

On explique les règles à toute la famille et puis, on se lance !

C'est bon, on n'a rien vu...

"Maman, la dame saigne de partout, et le monstre tue toute la famille !"
"Papa, pourquoi le monsieur est sur la madame ?"
… "Change vite de chaîne, ce n’est pas pour les enfants !"

Oups… trop tard !

Est-il déjà arrivé que votre enfant "tombe" sur des images auxquelles il n’avait pas nécessairement été préparé ? Il a peut-être posé plein de questions ? Dont certaines bien embarrassantes ? Ou alors vous avez trouvé sa réaction, euh… bizarre ?
A chacun sa paire de lunettes : la façon dont l’enfant perçoit les choses est différente de celle des adultes. Des images ou des histoires banales pour nous, adultes, peuvent prendre une toute autre dimension pour l’enfant.

Une question de décodeur disent les pros... Et c'est vrai : l’enfant ne possède pas le même décodeur pour mettre du sens sur les images. Fiction et réalité ne font qu’un pour les enfants jusque 7 ans ! Et, en plus, son imaginaire débordant risque de l’emporter et créer un tout autre scénario. Mais alors, on fait quoi ?

Evidemment, le mieux est d’adapter les programmes et de surveiller ce qu’il regarde. Si c'est trop tard, place à la discussion : lui faire mettre des mots sur ce qu’il a vu, lui fournir des explications… Cela l’aidera à faire la part entre fiction et réalité, à mettre du sens, à différencier les comportements acceptables ou pas et surtout à prendre de la distance face aux images qui ne l'ont pas laissé indifférent. Toutes les occasions sont bonnes pour partager, échanger et apprendre !

L'importance du jeu pour l'enfant

Etre parent, c'est aussi prendre parfois un peu de temps pour jouer avec son enfant. Pas toujours facile ! Comment faire quand on n’aime pas jouer, qu’on manque de temps ou qu’on est fatigué(e) ?

Le défi pour le parent est de trouver l’équilibre entre accorder un peu de temps à jouer ensemble et savoir refuser de temps à autre sans culpabiliser. L’enfant peut entendre que son parent n’est pas là comme compagnon de tous ses moments de jeux et de temps en temps, le parent peut faire un petit effort, ne serait-ce que dix minutes par jour.

Le jeu est-il si important chez l’enfant ?

Vivre pour un enfant, c’est jouer ! Jouer à faire semblant, à construire, à explorer, à imiter… Le jeu est primordial pour le développement de l’enfant, pour son apprentissage, son bien-être relationnel et émotionnel. Jouer avec son enfant est une occasion privilégiée de tisser des liens, d’échanger sur ce qu’il a vécu dans la journée, surtout s’il n’aime pas le raconter ou s’il manque de mots pour le faire.

La TV, pratique pour répondre à l’ennui ?

Même si la TV occupe une place dans les moments de fatigue ou pour s’évader, elle ne doit être la solution systématique à l’ennui. Laisser l’enfant en compagnie de son ennui est riche en apprentissage : il finira par faire appel à sa créativité. Pour l’aider à se lancer dans le jeu, le parent peut suggérer des idées de jeux ou d’utilisation de certains jouets en l’encourageant et en valorisant ce qu’il aura mis en place. Tout est bon pour jouer, seul ou avec un adulte.

Concentration face aux écrans ou face aux devoirs, ce n’est pas pareil !

"Face aux écrans, mon enfant est comme absorbé, calme et semble bien concentré. Par contre, devant ses devoirs, c’est une autre affaire !"

Devant la TV, la tablette ou la console de jeux, l’enfant manifeste une attention "réflexe". Un peu comme lorsque le médecin donne un coup de marteau sur le genou, c’est "automatique". A voir son regard rivé sur les images qui défilent, on peut penser que l’enfant est calme et bien concentré. Face à ses tâches et devoirs, c’est une autre affaire ! Il va devoir porter volontairement son attention pendant un laps de temps sur un seul sujet. Cette capacité à fixer l’attention se développe avec l’âge et il est utile de l’aider à développer cette capacité. Pour une meilleure efficacité dans l’apprentissage, on peut par exemple au début utiliser un timer pour réguler les temps de concentration et de repos.

Comment se développe la concentration chez les enfants ?

C’est avec des jouets que l’adulte peut aider l’enfant à développer ses capacités d’attention et de concentration. Pour bébé, ça sera avec des jouets qui stimulent les 5 sens (hochet, boîte à musique, anneau à mâcher, livre à manipuler…). A partir de 3 ans, on va l’encourager à jouer seul ou avec d’autres enfants à des jeux d’imitation, de construction, des jeux qui demandent d’imaginer des scénarios (poupées, châteaux forts, garage…) et ensuite avec l’âge, il apprendra à inventer, à résoudre des problèmes, à coopérer...

Le réservoir de l’attention n’est pas sans limite et l’enfant peut très vite se lasser et détourner son attention, c’est bien normal ! Durant les périodes de devoirs, des pauses réparatrices sont parfois nécessaires (calme, exercices respiratoires, dessin mandala, musique douce…) et permettent de maintenir la concentration dans la durée. Certains enfants disent se concentrer mieux avec de la musique calme… pourquoi pas en faire le test !

"La TV avant l’école, ça permet d’être calme pour bien apprendre…"

L’enfant possède un quota de concentration pour la journée et c’est en dormant qu’il va recharger son réservoir d’attention. Lorsque l’enfant regarde la TV avant d’aller à l’école, il puise déjà dans cette réserve dont il aura pourtant bien besoin pour apprendre, écouter, réfléchir, comprendre ou faire des exercices. Et en fonction de ce qu’il aura vu à la TV, il devra décharger les tensions et les émotions dont il s’est imprégné par les images perçues… Pas toujours possible si l’enfant arrive juste à l’heure pour entrer en classe ! La concentration, c’est comme apprendre à nager : il faut s’entraîner encore et encore !

Mon enfant, accro aux écrans ?

"Range un peu ta tablette ! ...Tu m'entends ? Je te parle…"

Votre enfant a du mal à décrocher des écrans ?

Il est complètement absorbé, ou semble dans son monde avec son nouveau jeu ? Cela lui arrive de se fâcher quand c'est le moment d'arrêter… À partir de quand s'inquiéter ? Voici quelques signaux d'alarme :

  • Il réclame souvent le gsm ou la tablette
  • L'écran est devenu son 'jouet' préféré, voire son seul centre d'intérêt (peut-être au détriment des devoirs, ouille)
  • Il a tendance à se renfermer sur lui-même, il n'a pas envie de voir ses amis…

Le temps que votre enfant passe devant les écrans est aussi un signal (tout confondu : TV, tablette, ordinateur, smartphone, console de jeux…). La durée conseillée dépend de l'âge de l'enfant.

Vous souhaitez savoir si votre enfant arrive à se passer d'écrans ? Faites un test !

Proposez-lui de les mettre de côté pendant quelques jours. N’hésitez pas à ranger les écrans dans une armoire : la tentation sera beaucoup moins grande, surtout pour les plus jeunes ! Avec les plus grands, allez-y progressivement jusqu'à se déconnecter plusieurs jours d’affilée.

Difficile ? Alors il vaut mieux se poser des questions, en parler ensemble et redéfinir les limites.

Et vous dans tout ça ? On oublie parfois que les enfants, dès le plus jeune âge, imitent ce que font les grands. Pourquoi pas, vous aussi, éviter d'allumer un écran quand vous avez un moment de libre ?

Et maintenant, si on profitait... Ensemble ?

Que pouvons-nous retenir au sujet de la cohabitation des enfants avec les écrans ?

Que l’on soit adepte des écrans ou non, ils font partie intégrante de la vie de nos enfants…et de la nôtre. Le défi pour le parent est donc d’accompagner les temps d’écran et de trouver le bon dosage dès l’arrivée d’une nouvelle technologie à la maison. Tout est une question d’équilibre. Si cela vous semble insurmontable, donnez-vous le temps, avec votre enfant, de construire le cadre qui vous conviendra et qui s’adaptera au mieux à VOTRE réalité.

Plus les règles seront claires dès le début et plus facile sera la gestion de l’utilisation des écrans. VOUS restez le garant du respect de ce cadre et l’enfant/l’ado a BESOIN de vous pour connaître les limites. La règle 3-6-9-12, instaurée par S. Tisseron, a d’ailleurs été établie pour aider le parent à se repérer.

Comme pour toute activité, il est important de considérer les écrans comme un temps de loisir pour votre enfant. C’est une occupation qui aura donc besoin d’investissement de votre part, que ce soit dans la relation avec votre enfant autour de cette activité que dans sa gestion. N’utilisez pas l’écran comme une baby-sitter car les effets sur l’enfant n’en seraient que néfastes. Même si vous n’êtes pas à l’aise avec les nouvelles technologies, prenez le temps de discuter avec lui de ce qu’il a vu, de l’histoire, des personnages, de son ressenti, de la suite… Et si vous n’avez pas le temps, votre maison regorge sans doute de jouets en tous genres qui pourront tout à fait satisfaire vos bambins.

Et maintenant, si on profitait…ensemble ?

Maintenant que vous êtes sensibilisés à l’importance d’accompagner vos enfants dans l’utilisation des écrans, soyez rassurés, vous avez toutes les clefs en main pour vivre en bonne intelligence avec eux. Pour les mois à venir, prenez donc le temps de construire, de tester et d’ajuster le modèle qui convient à toute la famille pour gérer les écrans. Mais surtout, continuez de créer, jouer, imaginer, rire, partager, communiquer, vous émerveiller et, plus que tout, laissez vos enfants s’ennuyer !