Le retour à la maison

Les premières semaines à la maison avec votre bébé vous demanderont pas mal d’énergie. Essayez de déléguer, faites-vous aider par votre entourage, soyez à l’écoute des besoins de votre enfant et essayez de trouver du temps pour prendre soin de vous.

Votre corps a besoin de repos afin de se remettre de votre accouchement. Votre humeur sera, elle, très variable, vous passerez peut-être du rire aux larmes, c’est le fameux baby blues ! Les bouleversements dans votre vie de femme peuvent vous faire perdre vos repères d’avant.

Laissez-vous le temps de trouver votre rythme, d’aller à la découverte de votre enfant sereinement. Des professionnels sont là pour vous accompagner dans vos premiers pas.

Dites-vous qu’il vous a fallu 9 mois pour mettre au monde un enfant et qu’il en faudra peut-être autant pour permettre à votre corps de récupérer.

Le suivi de votre bébé

Un suivi de santé, c’est un contact régulier avec un médecin, une sage-femme ou un travailleur médico-social de l’ONE, pour discuter de l’état de santé, du développement de votre enfant et de l’environnement dans lequel il évolue.

Qui peut vous accompagner ?

La sage-femme : au-delà de vos soins, une sage-femme peut vous accompagner dans les soins de votre bébé. Elle pourra par exemple surveiller son poids, la guérison du nombril et vous donner des conseils sur son alimentation, son sommeil, l’évolution de ses compétences.

La TMS de l’ONE : si vous avez marqué votre accord lors de votre séjour à la maternité, une travailleuse médico-sociale de l’ONE peut venir vous rendre visite pour vous renseigner sur les consultations d’enfants proches de votre domicile et les services à votre disposition.

Le pédiatre : avant votre sortie de la maternité, vous avez normalement planifié une première visite chez le pédiatre.

Le médecin généraliste : certains médecins généralistes acceptent de suivre la santé de bébés, même en bas âge. D’autres se sentent plus à l’aise avec des enfants plus âgés et vous conseilleront de consulter un pédiatre. N’hésitez pas à poser la question à votre médecin.

Même si tout se passe bien, consultez un médecin, soit un pédiatre, soit le médecin de la consultation ONE, dans les 10 à 15 jours qui suivent la naissance de votre enfant afin de surveiller son état de santé et sa prise de poids. C’est aussi l’occasion de discuter de l’alimentation de votre bébé, de poser toutes les questions qui vous préoccupent, sur son sommeil, ses pleurs ou sa vaccination.

Quand devez-vous consulter ?

Durant les premières semaines de votre nouveau-né, ses fonctions physiologiques s’adaptent peu à peu à sa nouvelle vie.

Jusqu’à l’âge de 2 mois, si votre bébé présente un des signes suivants, consultez un médecin rapidement :

  • votre bébé a une fièvre persistante (température supérieure à 38 °c) ;
  • il présente des difficultés respiratoires ;
  • il a moins de 5 langes bien mouillés par 24 h à partir du 5e jour de vie ;
  • il n’a pas eu de selles depuis 48 h au cours de la première semaine de vie ;
  • il devient de plus en plus jaune et ne mange plus aussi souvent que d’habitude ;
  • il vomit en jets de façon répétée ;
  • il a un comportement inhabituel : il est très agité, pousse des cris aigus ou au contraire est peu réactif et pousse des cris faibles, il ne s’éveille plus pour téter ;
  • il est pâle, ses lèvres sont bleutées.


Si votre pédiatre n’est pas joignable, appelez votre médecin généraliste, un service de garde de médecine générale si c’est le soir ou le week-end, ou rendez-vous dans le service d’urgences pédiatriques de l’hôpital proche de chez vous.

« Avant l'accouchement, on a de l'aide, mais après plus rien. On rentre avec son bébé et c'est terminé. Il faut trouver des réponses dans les livres, sur internet ou dans la famille, ce n'est pas évident. »

« La TMS de l’ONE et ma sage-femme se sont organisées pour que leurs visites ne tombent pas le même jour. Ainsi, ça m’a permis de voir au moins quelqu’un chaque jour à mon retour à la maison. Ça m’a permis de souffler un peu, de poser mes questions et de relâcher un peu la pression. »

Le baby blues

La maman et le bébé se portent bien ! Tout baigne alors ? Pas vraiment ! Vous pleurez pour un rien. Tout vous paraît insurmontable, votre gorge est nouée... C’est le fameux baby blues.

Cette petite déprime atteint 30 à 80 % des jeunes mamans et elle ne dure généralement que quelques jours. Les séjours en maternité sont de plus en plus courts, vous risquez de passer cette période en dehors du cadre rassurant de la maternité et de la présence des sages-femmes.

Pour passer ce cap difficile, accordez-vous du repos et essayez de déléguer. Essayez d’être indulgente avec vous-même et écoutez vos propres sensations. Ce n'est pas le moment de prouver que vous êtes une super-woman !

Comment se manifeste le baby blues ?


La fatigue, les pleurs, les idées tristes et les troubles du sommeil débutent le troisième jour après l’accouchement, parfois un peu plus tard. Puis larmes et anxiété disparaissent en quelques jours, parfois même en quelques heures.

Votre corps ressent la baisse brutale de la concentration en hormones progestatives, très élevée pendant la grossesse. Et cela joue sur votre humeur.

C’est aussi un peu le contrecoup de la naissance, un mélange de fatigue et d’un trop plein de différentes émotions. Vous ne savez pas vraiment pourquoi ça ne va pas, vous vous dites même que ça va, vous pleurez et vous riez en même temps...

Le baby blues est un événement fréquent, naturel et qui ne doit pas vous inquiéter.

Votre conjoint(e) et votre entourage peuvent ne pas comprendre ce qui se passe, mais faites appel à eux pour vous aider et vous soutenir.

Les dépressions post-partum


Le baby blues, déprime passagère, n’a rien à voir avec la véritable dépression post-partum.

Cette dépression se caractérise par un sentiment de culpabilité intense ou par la conviction profonde de la jeune maman d’être incapable de s’occuper du bébé ; elle affecte la relation mère-enfant et le bien-être du bébé.

Les symptômes peuvent commencer après l’accouchement ou apparaître dans les trois premiers mois qui suivent la naissance. Si vous vous reconnaissez dans cette description, contactez rapidement votre médecin généraliste, votre sage-femme ou votre gynécologue. La dépression post-partum ne passera pas d’elle-même, elle nécessite un accompagnement et un traitement médical.

Si certaines mamans sont déprimées, certains bébés peuvent être particulièrement difficiles. Avoir un bébé qui pleure tout le temps, malade, ou qui ne tète pas bien, cela ne cadre pas avec l’image idéale qu’on s’en est fait pendant la grossesse. Cela ne renvoie pas une image très positive à une maman déjà fragilisée par la fatigue et le baby blues.

L’entourage peut aider à dédramatiser la situation, par exemple en s’occupant du bébé pour laisser la maman se reposer, en évitant les conseils trop appuyés quand ce n’est visiblement pas le bon moment, en montrant de l’empathie et de la bienveillance envers les jeunes parents.

Bon à savoir


Il est parfois utile de se faire aider par un professionnel. La MC rembourse une partie de vos consultations psychologiques chez un prestataire reconnu, sans limite d'âge.

« On m'avait prédit que je risquais d'avoir des crises de larmes et je m'étais dit : "Je suis une femme forte, cela ne m'arrivera pas !". Et pourtant, mon mari m'a retrouvée plusieurs fois en train de pleurer avec le bébé dans les bras. Tout en reniflant, je lui souriais et je lui disais que tout allait bien. Il n'y comprenait plus rien. Et moi non plus. »

« Quand j'ai vu la tête de mon bébé, j'ai été déçue. Il était rouge et tout fripé. J'avais honte de ma réaction et je me sentais une mère indigne. Je n'osais en parler à personne, je restais seule avec mes sentiments. J'ai fini par me confier à l'infirmière de l'ONE qui est venue à la maison, elle m'a écoutée et rassurée. Cela m'a fait un bien fou de me sentir comprise. »

« Mon accouchement ne s'est pas bien passé du tout. Je suis une maman célibataire et je ne pensais pas que cela serait aussi difficile. Pendant mon séjour à la maternité, j'ai été choyée et soutenue par les infirmières et les amis. Mais dès le retour à la maison, je me suis sentie perdue, incapable de m'occuper de ce bébé. J'avais peur qu'il n'ait pas suffisamment de lait ou qu'il ne respire plus, j'étais convaincue que j'étais une mauvaise mère. Quand il pleurait, je tremblais comme une feuille. C'était épouvantable ! »

Le soutien familial

L'arrivée d'un bébé bouscule la vie et l’organisation de la famille.

Comment se sent le papa ? Papa-poule ou père distant ? Quelle place prennent les grands-parents auprès du bébé ? Comment se passent les relations entre la jeune maman et sa mère ou sa belle-mère ? Chacun s'adapte comme il peut, en fonction de sa personnalité, de son expérience et de ses valeurs.

La place du papa


Le (la) conjoint(e) a un rôle essentiel, différent de celui de la maman et complémentaire. Vous avez peut-être pris votre rôle à cœur dès la grossesse. Ou pour vous la vraie rencontre s’est seulement produite au moment de la naissance.

Vous pouvez avoir du mal à trouver votre place et de l’appréhension à endosser ce nouveau rôle. Peur d’être maladroit, sentiment de ne pas être prêt. Vous avez aussi le droit d’avoir des questions et des inquiétudes !

Vous avez droit à 20 jours de congé de paternité. N'est-ce pas une belle opportunité pour soutenir votre compagne et pour découvrir votre enfant, pour tisser des liens avec lui ? À moins de garder ces précieux jours pour plus tard... Ou prendre un congé parental quand votre compagne reprend le travail.

Prenez le temps de discuter ensemble de l’équilibre entre votre rôle et celui de la maman, du partage des tâches. Il n’y a pas de modèle idéal. Chacun s’impliquera en fonction de sa personnalité, de la dynamique du couple et de sa vie professionnelle. Soyez patients, cet équilibre se construira pas à pas.

« Comme le bébé pleurait presque toutes les nuits, on s'est relayé. Cela m'a permis de souffler et de me dire que je n'étais pas seule. »

« Après mon retour de la maternité, mon mari s'est occupé de notre grande fille, ils ont fait bonne équipe tous les deux. J'ai pu me consacrer à mon bébé sans culpabiliser. »

« Pour le second, le papa n'était pas souvent là car il avait beaucoup de travail et il trouvait normal que je me débrouille seule. Il fallait que je lui dise : "Ecoute, ça ne va pas, il faut que tu fasses ça et ça." Sinon, il ne faisait rien. Parfois je le bousculais: "Tu n'as qu'à ouvrir les yeux et regarder ce qu'il y a à faire, et puis tu le fais. »

« Assez vite, j’ai commencé à donner le bain le soir, en rentrant du travail, pendant que ma compagne soufflait un peu ou préparait tranquillement le repas. Maintenant que les enfants sont un peu plus grands, je continue, on papote dans la salle de bains, ils me racontent leur journée à l’école. Et parfois, on échange nos places, ma compagne pour les bains et moi à la cuisine. »

Et les grands-parents dans tout ça ?


Les grands-parents sont souvent les premiers à se réjouir de l’arrivée du bébé au sein de la famille. La place qu’ils occuperont dans votre quotidien dépendra de leur proximité géographique, du fait qu’ils travaillent encore ou pas, de leur relation avec vous avant la grossesse...

Les grands-parents ont un rôle complémentaire à celui des parents. Ils peuvent être un relais ponctuel, le temps d'une sortie en couple ou quand bébé est malade, ou apporter une aide plus importante s’ils s’occupent de la garde de bébé pendant que les parents travaillent.

Parfois, certains grands-parents se montrent intrusifs. Bien qu’animés de bienveillance, ils peuvent s’investir un peu trop dans vos choix pour votre enfant. Commentaires autour de l’allaitement, de la bonne façon de s’occuper des soins de bébé... cela part souvent d’une bonne intention, mais peut vite tourner au vinaigre !

Vous seuls êtes les parents et prenez les décisions. Tout résidera donc dans la communication que vous essaierez d’avoir avec eux.

« Mon fils est gardé par ma belle-mère qui fait de son mieux. Mais j'ai du mal à l'accepter parce qu'elle est persuadée qu'elle fait mieux que moi. Comme j'ai besoin d'elle, j'écrase. »

« Ma maman s’immisce sans cesse dans nos choix parentaux : « Fais-le patienter 3 heures entre deux tétées. Dépose-le car il doit avoir chaud à être tout le temps dans tes bras. N’écoute pas ses pleurs, ce sont des caprices pour être dans tes bras. Donne lui la tétine sinon il va demander ton sein tout le temps. ». Je pense que je vais devenir folle. Je n’ose pas lui dire que ce sont nos choix à mon mari et à moi. »

« Ma mère a été fantastique. Deux mois après la naissance, elle m'a regardée dans les yeux et m'a dit: "Toi, ma petite, t'as besoin de te changer les idées." Et au lieu de me faire de grands discours, elle a pris les deux petites durant tout un week-end. Merci les grands-parents ! »

Les aînés accueillent bébé

Un enfant peut à tout âge éprouver de l’inquiétude à l’arrivée d’un bébé dans la famille. Laissez-lui du temps pour s’habituer à son nouveau rôle, exprimer ses émotions et s’assurer qu’il a toujours sa place dans votre cœur.

Au quotidien, réservez un peu de votre attention à votre aîné pendant que quelqu’un d’autre s’occupe du bébé. Laissez-le regarder et toucher le bébé quand il en a envie, ne le forcez pas. Permettez-lui d’exprimer ses sentiments.

Quand vous avez des visites, faites en sorte que le bébé ne soit pas le seul centre d’intérêt, mais que l’on s’occupe aussi de votre aîné. Demandez aux visiteurs de lui amener aussi un petit cadeau.

Laissez-le vous aider à prendre soin du bébé quand il le souhaite. Valorisez-le de vous aider comme un grand si vous l’impliquez dans toutes sortes de petites tâches, adaptées à son âge et à ses compétences. Mais ne le forcez pas.

Vous pouvez lui dire que ce que vous faites pour le bébé, vous l’avez fait pour lui aussi lorsqu’il était tout petit. C’est le moment de sortir les album photos et de lui montrer son premier bain, les premiers câlins avec vous, etc.

Permettez à votre aîné de continuer à vivre sa vie « comme avant ». Essayez de ne pas trop modifier ses activités extérieures, crèche, école, activités... Essayez de faire jouer la solidarité entre familles ou amis pour maintenir cela.

Il est possible que votre aîné retourne à des étapes de développement qu’il avait déjà franchies : il recommence à mouiller son lit, il suce son pouce, il se met à bégayer, il demande le sein... Ce sont des réactions normales et transitoires. Ne le réprimandez pas.

En même temps, soyez fermes sur les limites nécessaires.

« Mon fils, si casse-cou d’habitude, s’est mis, juste après la naissance de sa petite sœur, à me réclamer subitement un biberon et son doudou qu’il avait quittés depuis 2 ans... une petite régression heureusement passagère ! »