Santé mentale

Bien-être des ados : s'outiller pour la vie

Les programmes de développement des compétences psychosociales ont fait leurs preuves à l’étranger, comme levier de bien-être chez les jeunes. Un moyen de prévention prometteur à développer chez nous, soutenu par la MC. 

Publié le: 25 mars 2024

Mis à jour le: 15 octobre 2024

Par: Barbara Delbrouck

4 min

Cinq personnes de dos qui se tiennent un parapluie

Photo: ©Adobe - Les compétences psychosociales aident à s'adapter et surmonter les défis de la vie.

Compétences psychosociales, des"soft skills"

Face à la souffrance des jeunes, beaucoup de parents et de professionnels se sentent démunis. Comment les outiller pour mieux faire face aux défis de la vie ? À la sortie du confinement, c'est la question que s'est posée le service de prévention et de promotion de la santé (PPS) de la MC. En analysant les recherches réalisées dans d'autres pays, une piste a émergé : le renforcement des compétences psychosociales (CPS), aussi connues sous le nom de "soft ou life skills" (compétences utiles à la vie).

Une capacité d'adaptation à expérimenter

Disposer de bonnes compétences psychosociales, c'est être capable de bien gérer les situations complexes du quotidien : imprévu, conflit, nouveau défi... Et ce, en combinant différents types de ressources : sociales (écouter, coopérer, négocier, etc.), émotionnelles (prendre du recul, gérer ses émotions, etc.) et cognitives (argumenter, s'auto-évaluer, etc.). Pour réaliser une présentation avec un autre élève par exemple, un étudiant doit pouvoir être à l'écoute tout en défendant ses opinions, oser demander des précisions au professeur, gérer son stress, prendre du recul et tirer parti des remarques. De même, gérer un conflit avec ses parents ou organiser une fête avec des amis nécessite de faire appel à de multiples ressources. Ces compétences se construisent tout au long de la vie, avec l’expérience. Surmonter des situations complexes diverses permet de les mettre en pratique et de les renforcer. En parallèle, on peut développer sa palette d’outils, tels que la capacité à coopérer, à argumenter, etc.

Bénéfices sur le bien-être des jeunes

Dans les pays anglo-saxons ainsi qu'en France, des programmes de renforcement des CPS ont été mis en place dans des écoles depuis plus de vingt ans, grâce notamment à des cycles d'animations. Leur impact sur le bien-être des jeunes a été scientifiquement mesuré :

  • Réduction du stress, de l'anxiété, amélioration de l'estime de soi.
  • Diminution des comportements à risque, de la violence et du harcèlement.
  • Amélioration des résultats scolaires.
  • Relations sociales plus épanouies en famille et à l'école.

En Belgique, cette approche est peu développée, mais les choses bougent… En 2023, plus de 400 professionnels de la jeunesse y ont été sensibilisés lors de formations organisées par la MC, en collaboration avec Ocarina et l'asbl Culture et Santé.

Les adultes, un rôle clé

Tout adulte en contact avec un jeune — qu'il soit parent ou encadrant — peut l'aider au quotidien à développer ses CPS, grâce à quelques attitudes clés :

  • Cultiver ses propres CPS, car l'apprentissage se fait beaucoup par imitation.
  • Créer une relation de confiance, où le jeune se sent encouragé et accepté tel qu'il est.
  • Instaurer un cadre favorable à l'expression et la co-construction.
  • Offrir de l'autonomie et des occasions d'exercer ses compétences, ce qui n'empêche pas de superviser de loin et d'apporter du soutien au besoin.
  • L'aider à repérer ses forces et tirer parti de ses expériences.

"Toute expérience, bien ou mal vécue, est source d'apprentissage si on prend le temps de réfléchir avec le jeune pour lui donner du sens" explique Rajae Serrokh, chargée de projet dans le service PPS. Qu'est-ce qui a été difficile pour lui et pourquoi, qu'est-ce qu'il en retire pour l'avenir ?" Une posture réflexive qui est au cœur des programmes de développement des compétences psychosociales. De quoi — espérons-le — mieux outiller les jeunes pour faire face aux inévitables défis de demain…